mardi 28 février 2012

LA SIMPLICITE AU SERVICE DU BONHEUR




"Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants". Cette phrase, à la paternité incertaine, illustre assez bien la prise de conscience que les crises écologiques, économiques, financières et spirituelles provoquent dans les esprits de part et d'autre de la planète. Et si le bonheur était ailleurs ?

Des mouvements qui s'organisent

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les efforts se sont tournés vers la reconstruction qui a engendré l’ expansion économique des « 30 Glorieuses » qui n'avait pas réellement été remise en cause jusqu'à récemment. Aujourd'hui, on s’interroge sur la pertinence du modèle économique, certains suggérant une décroissance, d'autres préconisant le retour à un mode de vie moins couteux et plus simple. En effet, la société de consommation semble montrer des signes d'essoufflement en ce sens qu'elle prélève en quantité disproportionnée de ressources naturelles non renouvelables et qu'elle crée un cercle de sollicitations qui éloigne le citoyen de ses aspirations profondes. Ainsi de nombreux mouvements ont émergé, appelant à une consommation plus raisonnée et consciente : le mouvement "compact" suggère de ne rien acheter pendant un an sinon le strict nécessaire (nourriture, médicaments...), les mouvements "slow" (food ou city, et il y en a en France malgré le terme anglo-saxon!) encouragent à consommer local et de saison et les mouvements écologiques mettent en avant l'écologie mais aussi l'équité.

L'ensemble des traditions spirituelles qui œuvrent pour l'évolution des individus a toujours associé spiritualité et simplicité. Les yoga Sutra de Patanjali , « père spirituel du yoga »,  énoncent les yamas (les vertus morales) grâce auxquels l'adepte du yoga met progressivement en cohérence sa pratique avec son mode de vie. L'une de ces vertus, aparigraha, prône le détachement et l'absence de convoitise. Il s'agit de ne prélever que ce dont on a besoin et de ne pas désirer ce que les autres possèdent car la convoitise nous pousse finalement à troquer l'essentiel (la famille, les amis, les activités qui nous ressourcent, une marche dans la nature...) pour du superflu dans lequel nous finissons par nous perdre. Ahimsa est un autre yama qui encourage la non-violence, la non-nuisance. En effet, notre façon de consommer peut générer de la violence envers les autres en créant des pressions et des inégalités ailleurs sur la planète (travail sous payé, travail des enfants...) et envers nous-mêmes quand nous assouvissons des besoins qui, au final, n'ont que peu de chose à voir avec nous-mêmes.

Un remède : la simplicité

La consommation compulsive ou effrénée nous entraine insidieusement vers un déni ou un oubli de notre essence personnelle. De nombreuses voix s'élèvent pour rappeler l'importance de donner du sens à nos choix et à nos actions. Plutôt que de suivre les modes mouvantes, s'interroger sur nos besoins véritables, sur ce qui nous fait frétiller à l'intérieur, ce qui nourrit notre être. En un mot, penser nos actes pour qu'ils prennent de la profondeur et qu'ils s'alignent sur nos valeurs et nos envies propres. Ainsi, nous parvenons progressivement à trouver le chemin du contentement, où chaque acte est posé et compte, où chaque choix résonne vrai. Cette simplicité nous fait renouer avec l'essentiel et nous permet de retrouver une joie authentique.

Voir la « Sobriété heureuse de Pierre Rabhi
La conférence de Paul ARIES dont je vous avais envoyé le compte rendu
 Et bien d’autres ouvrages, dont certains dans la bibliothèque car le sujet est dans l’air du temps depuis quelques années.



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