vendredi 22 juin 2012

Et si Fukushima explosait?


Tandis que le club des journalistes parisiens nous bombarde de gros titres sur le dernier tweet de Valérie Trierweiler (passionnant !), les mésaventures de Ségolène Royal (navrant !), le départ de Laurence Ferrari (émouvant !) ou encore les déclarations des (ir)responsables européens sur la crise des dettes publiques, la situation à Fukushima tourne à la catastrophe sans la moindre ligne dans nos journaux ni même quelques secondes d'antenne.
Et pourtant, si l'objectif des journalistes officiels est de « vendre du papier » ou « faire de l'audience »,  parler de ce qui se passe réellement à Fukushima leur permettrait d'exciter les foules, à juste titre pour une fois.

Une question de survie de l'espèce humaine

Lorsque la centrale nucléaire de Fukushima fut ravagée par le tremblement de terre puis le tsunami en mars 2011, les autorités japonaises et les agences spécialisées dans le nucléaire ont eu une seule priorité : minimiser de façon obscène l'impact sanitaire de la catastrophe, pour empêcher tout mouvement de panique.
L'explosion d'une centrale nucléaire libère pourtant dans l'atmosphère une grande quantité de radionucléides radioactifs. Il en va de même des retombées radioactives après l'explosion d'une bombe atomique ou d'une « bombe sale ». L'un des composés radioactifs les plus communs est alors l'iode 131 (131I). Et c'est ce qui s'est passé à Fukushima (plus à ce sujet ci-dessous).
Par chance, il existe un moyen rapide, très efficace, très bon marché, et sans effets indésirables graves, d'immuniser l'organisme contre l'iode 131, ce qui n'est pas le cas des autres composés radioactifs (césium par exemple).
Il  suffit de prendre, dans les deux heures qui suivent l'accident nucléaire, un comprimé d'iode, ou de se badigeonner 2 mL de teinture d'iode sur la peau (1 mL pour les enfants). Si on ne dispose pas d'iode dans l' armoire à pharmacie, on peut utiliser de la bétadine, en doublant la dose. L'application est à renouveler trois jours plus tard. De cette façon, on sature le corps d'iode non radioactif et on diminue de 97 % l' absorption d'iode radioactif,  sans effets indésirables graves car la glande thyroïde est programmée pour emmagasiner et concentrer rapidement l'iode qui passe à sa portée. Si c'est de l'iode radioactif, la thyroïde l'absorbera et on est alors exposé à des rayonnements internes, qui augmenteront le risque de cancer de la thyroïde et de nodules bénins. Les enfants et les bébés sont encore plus vulnérables que les adultes.
Mais si la thyroïde est déjà saturée d'iode non radioactif, alors, le corps n'en absorbera plus. Et on peut obtenir ce résultat en se badigeonnant de la teinture d'iode sur la peau.
Cela ne coûte quasiment rien. Mais encore faut-il en avoir dans son armoire à pharmacie.
Attention, il existe des dangers à utiliser de la teinture d’iode, ce n’est pas un produit anodin. Il convient, avant de l’utiliser, de demander l’avis d’un médecin ou d’un pharmacien. Il ne faut pas l’associer à des antiseptiques à base de mercure. Les femmes enceintes et les bébés de moins d'un mois ne doivent pas l'utiliser sans avis médical. De même, toute personne qui présente une certaine sensibilité à l'iode, qui est atteinte d'une maladie thyroïdienne et qui souffre de troubles cardiaques ne doit pas s'appliquer de teinture d'iode.

Il est vital d'agir rapidement

La rapidité d'administration de l'iode après une exposition à de l'iode radioactif est un facteur décisif d'efficacité. L'effet protecteur est de 97 % lorsque la teinture est administrée au moment de l'exposition, mais passe à 85 % une heure après, et à 50 % entre 3 et 4 heures après l'exposition. Après 6 heures, vous êtes « out ».
Pour ces raisons, il semble raisonnable de se préoccuper aujourd'hui de mettre dans l' armoire à pharmacie une bouteille de teinture d'iode. C'est l'affaire de quelques euros.

La bombe à retardement n'est pas du tout désamorcée

Contrairement à ce qu'ont reconnu les autorités au moment de l'accident, des dizaines de milliers de personnes au Japon et dans le Pacifique ont été affectées par les émissions de césium 137 radioactif suite au tsunami de mars 2011. Des déchets de la centrale de Fukushima ont été retrouvés jusque sur les côtes de la Californie. Alors qu'on craignait que l'accident fût pire que celui de Tchernobyl dans les jours qui suivirent, personne n'imaginait à quel point ce serait pire en effet.
Si les estimations actuelles sont exactes, Fukushima a déjà relâché autant de radiations dans l'atmosphère que Tchernobyl. La différence est que la société TEPCO et le gouvernement japonais n'ont pas voulu construire de sarcophage en béton autour de la centrale, comme ce fut fait par les soviétiques, avec un coût humain gigantesque, il est vrai.
Aujourd'hui, on se retrouve donc avec des installations nucléaires à nu, et le risque d'un désastre encore dix fois plus grand si un nouveau tremblement de terre devait se produire, scénario  malheureusement probable dans cette région à forte activité sismique.
Nous sommes donc aujourd'hui à la merci de la nature. Le gouvernement japonais le sait, et prépare actuellement des plans pour l'évacuation totale de l'agglomération de Tokyo, un exode aux conséquences humanitaires apocalyptiques qui concernerait 40 millions de personnes ! En fait, d'immenses territoires aujourd'hui densément peuplés dans l'hémisphère nord deviendraient inhabitables, pour des siècles voire des millénaires.

Nier les faits ne sert à rien

Il n'existe aucun moyen de nier cette réalité. Prétendre que la menace n'existe pas ne peut ni écarter le danger, ni nous protéger .
Il faut avoir en tête les faits suivants :
La centrale de Fukushima-Dai-Ichi contenait six réacteurs nucléaires. Le tsunami du 11 mars 2011 provoqua l'inondation des générateurs produisant l'électricité du système de refroidissement, ce qui entraîna, dans les jours qui suivirent, la fusion de trois réacteurs sur les six (« full melt down »).
Chacun d'entre eux va alors connaître des explosions d'hydrogène, qui détruiront leur toit et leur partie supérieure.
À partir de ce stade, des rejets massifs vont se produire dans l'atmosphère et l'environnement. Le gouvernement japonais prend alors une décision dramatique : demander que de l'eau de mer soit utilisée pour refroidir les réacteurs, ce qui acheva de les détruire complètement, et à relâcher des millions de litres d'eau contaminée dans le Pacifique.
La catastrophe fut donc classée au niveau 7 (le plus élevé) de l'échelle internationale des événements nucléaires.

Le cauchemar des piscines

Mais la pire menace actuellement concerne les « piscines ».
Dans une centrale nucléaire de type Fukushima, les barres de combustible usé sont stockées dans des piscines remplies d'eau. Ce combustible émet des rayonnements  extrêmement dangereux pour l’homme et dégage une énorme chaleur. Dans les conditions normales, l’eau permet de bloquer les rayons, et de refroidir les barres de combustible usé. Des machines permettent en outre d'examiner les barres, de les déplacer, etc.
Le problème est que, suite à l'accident, le système de refroidissement a cessé de fonctionner, ce qui a d'abord produit l'évaporation de l'eau puis un incendie dans la piscine du réacteur n°4, produisant de nouvelles émissions de vapeurs radioactives. Les installations pour déplacer les barres ont été détruites. Aujourd'hui, plus aucun être humain ne peut s'approcher de ces piscines.
Aujourd'hui, mardi 19 juin 2012, la radioactivité a tellement monté dans la piscine n°2 qu'il n'est plus possible de la mesurer. (Oui, la radioactivité est trop forte pour être mesurée). L'eau étant en train de s'évaporer, la chaleur et les radiations pourraient augmenter fortement et déclencher de nouveaux incendies.
La piscine n°4 est à 30 mètres au-dessus du sol et elle est exposée à l'air libre. La structure qui l'entourait et qui la soutenait est fortement endommagée. Si un nouveau tremblement de terre se produisait et qu'elle s'effondre ou se mette à fuir, un incendie radiologique catastrophique se produirait qui pourrait provoquer des émissions de Césium dix fois supérieures à Tchernobyl.
Il est de plus impossible de retirer ces barres radioactives car le système prévu a lui aussi été détruit lors du tsunami. Les retirer avec une grue provoquerait des émissions de radiations destructrices, des incendies et potentiellement aussi des explosions, qui ne peuvent être évités qu'en les maintenant en permanence dans l'eau, dans des structures renforcées (ce qui n'a encore jamais été pratiqué nulle part, ajoutant une forte dose d'imprévisibilité à l'opération).
Certains scientifiques pensent même que l'effondrement des piscines serait si grave que l'ensemble du Japon devrait être évacué. Cela représenterait 125 millions de réfugiés....

Une des plus grandes accumulations de radioactivité de la planète

Avant de balayer de la main ces informations en les attribuant à quelque réseau antinucléaire extrémiste, voici ce qu'a déclaré Robert Alvarez, haut conseiller à l'environnement et à la sécurité nationale au ministère de l'énergie des Etats-Unis:
« Le total des stocks de combustible nucléaire usé sur le site de Fukushima Daichi contient près de la moitié du montant total du Césium 137 libéré par tous les essais d'armes nucléaires dans l'atmosphère, Tchernobyl, et les usines de retraitement du monde entier (environ 270 000 000 curies ou 9,9 E +18 becquerels).
Il est important que le public comprenne que les réacteurs qui fonctionnent depuis des décennies, comme celui du site de Fukushima-Dai-Ichi, ont produit un des plus grandes accumulations de radioactivité de la planète.
 »
Les agences nucléaires du monde entier sont en alerte face à l'éventualité d'une nouvelle dégradation des réacteurs de Fukushima et des piscines de combustible usé avec les retombées radioactives qui s'ensuivraient. Une série d'explosions  entraînerait des radiations dans l'ensemble de l'hémisphère nord, qu'il serait impossible de limiter.
Si, dans un domaine aussi crucial que la sûreté nucléaire, les autorités sont capables de laisser une telle catastrophe se produire (difficile de prétendre qu'au Japon, personne ne connaissait le risque de tremblements de terre et de tsunami...), et si elles sont capables de si mal gérer les conséquences, on peut craindre qu'elles agissent de la même façon, et pire encore, dans d'autres domaines, y compris celui si crucial de la santé publique.
Est-ce que les experts des gouvernements ne seraient pas tout simplement préoccupés, en premier lieu, par le bien public?
Pour  beaucoup , la priorité est avant tout d'assurer leur propre carrière, leur propre prestige. Et s'il faut pour cela contribuer, de façon active ou passive, à mettre en place un système dangereux , nombreux sont ceux qui, hélas, n'hésiteront pas. L'histoire l'a prouvé.

Résumé d'après Jean-Marc Dupuis de SANTE-NUTRITION

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