lundi 21 janvier 2013

Respecter le vide.

Il faut apprendre à respecter le vide.
Interview par Le Figaro de MOUSSA NABATI, psychanaliste, auteur de:" Comme un vide en moi. habiter son présent" chez Fayard.
Le figaro:L'hyper-activité et l'angoisse du vide sont-elles uniquement liées au contexte sociétal?
MN: je ne crois pas. Il y a du positif dans notre société: libertés, nouvelles technologies, santé... Cependant, se pose un problème de limites; cette profusion tous azimuts dépossède beaucoup de personnes de leur intériorité. Il existe un décentrage chez ceux qui sont dominés par leur "enfant intérieur"; ils ont besoin d'être reconnus, l'illusion d'être comblés par une profusion d'objets, d'activités et de relations "bouche-trous".
Le Fig: Il y a donc de l'infantile dans l'incapacité à se recentrer?
MN: Beaucoup d'adultes, alors qu'ils étaient enfants, ont , à un moment, fait l'expérience d'une "carence matricielle", (pour de multiples raisons et cela sans culpabiliser la mère ou l'adulte qui s'occupait d'eux),se traduisant pas un vide de nourriture affective. Adultes, ils  auront tendance à fuir toutes les situations qui rappelleront ce vide et à quêter frénétiquement ce qui pourrait le combler: activités à outrance, hyper-consommation, internet...
Le fig: la psychanalyse peut-elle libérer d'un tel trouble?
MN: Non. Elle aide à en prendre conscience; ce sont les thérapies cognitives et comportementales, ou le développement personnel qui vont aider le patient . On cherche les raisons de son incapacité à affronter le vide, et on met en place des mesures pour transformer le vide en énergie.
 Le fig: par exemple?
MN: ralentir, renoncer à certaines relations, prendre de la distance, apprendre à patienter, à faire silence....
Le fig: et la méditation?
Elle est positive mais tant qu'on ne la transforme pas en nouvelle religion qui serait alors une aliénation supplémentaire.

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